Le pur-sang arabe : origines, religion, endurance
 







   
  Le pur-sang d'origine égyptienne  
  Standard du pur-sang arabe  
  Le cheval arabe et la religion  
  Le cheval arabe comme instrument de la conquête islamique  
   
  De la pureté de la race  
  Le cheval arabe en endurance  



 
L'élevage de pur-sang arabe comme devoir religieux

Pour Mahomet, la race arabe était indéniablement supérieure aux autres races de chevaux. Aussi craignit-il que des croisements avec d'autres races n'entraînent la déchéance de la race arabe. Il avait en effet compris que la mission de conquête qu'il avait légué à son peuple ne pouvait s'accomplir que par de hardis cavaliers et qu'il fallait donc développer chez eux l'amour pour les chevaux en même temps que la foi dans l'islamisme. Qui plus est seuls les musulmans devaient posséder ces puissants instruments de guerre.

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Le poète arabe. Aquarelle de Gustave Moreau représentant la Poésie et la Religion chevauchant un pur-sang arabe.
Afin que le bédouin garde la race pure, tous les passages religieux traitant du cheval arabe furent rédigés dans un style attrayant, imagé et poétique afin de convaincre plus facilement les musulmans qu'ils sont des élus de Dieu et que le cheval n'a été créé que pour eux. La légende concernant la création du cheval arabe en est un exemple très explicite (voir ci-contre).

Cette légende contient déjà toute la pensée de Mahomet concernant le cheval arabe. Il utilise la poésie pour placer le pur-sang sur un piédestal, le rendant presque mythologique et vantant ses qualités (né du vent, vole sans ailes, bon pour la charge comme pour la retraite), il promet à son maître " les biens de ce monde ", et exprime clairement son désir que nul autre qu'un musulman ne puisse monter un cheval arabe. Il prend soin néanmoins de préciser que pour qu'un cheval arabe se sacrifie pour son maître à la guerre encore faut-il le "rendre heureux", le traiter avec " tendresse ".

Il a ainsi multiplié les promesses de récompenses religieuses ou matérielles aux propriétaires de pur-sang arabes afin de les inciter à respecter la pureté de leurs chevaux. Plusieurs exemples le confirment : " les mauvais esprits ne pénètrent jamais sous la tente, sous laquelle se trouve un pur-sang arabe ", ou encore " dans le cas où un musulman ne pourrait pas remplir ses obligations religieuses, il se verra pardonner tous ses péchés s'il entretient un pur-sang arabe à la gloire de Dieu ", ou " un cheval qui a été volontairement élevé pour la Guerre Sainte, signifiera dans l'Autre Monde que son maître peut être compté au nombre des croyants ", ou bien " le paradis de la terre se trouve sur le dos des chevaux ", le Coran appelle même les chevaux " le bien par excellence ". (Général Daumas, Les Chevaux du Sahara).
Selon K. W. Ammon (1834), lorsque les arabes ont été victorieux en 636 à Jarmuck, chaque cavalier possédant un cheval arabe reçut un butin deux fois plus important que les autres. Il est même interdit à un musulman de demander de l'argent pour saillir une jument afin de promouvoir l'élevage et d'améliorer la race. De la même façon il est interdit de castrer un cheval, ou encore de lui " voler " sa crinière ou sa queue, qui lui permettent de se protéger des mouches